Veillée de correction nocturne pour dénoncer la réforme des 10% de temps de travail supplémentaire dans le secondaire supérieur

par

Des enseignants du Collège Saint-Guibert de Gembloux ont organisé, lundi, une veillée de correction nocturne. Ils dénoncent la réforme des 10% de temps de travail supplémentaire pour les enseignants du secondaire supérieur, sans augmentation salariale.

Ce lundi soir, au Collège Saint-Guibert de Gembloux, les lumières sont restées allumées bien après la fin des cours. Alors que les 1800 élèves ont quitté l’établissement, une autre journée de travail a commencé pour une soixantaine d’enseignants. Installés dans un grand local, ils ont corrigé les examens de décembre et encodé les cotes. Tous vêtus de noir, comme en signe de deuil. Une mise en scène volontaire, pour frapper les esprits. 
 
Il ne s’agit ni d’une grève, ni d’un blocage : l’action se veut symbolique, pensée pour rendre visible un travail souvent effectué en dehors des heures de classe, sans pénaliser les élèves ni leurs parents. "Le premier objectif c'est de montrer le travail de l'ombre des profs et contrer l'argument du nombre d'heures que nous prestons", relate Coralie Canvat, professeure de sciences humaines et déléguée CSC au Collège Saint-Guibert. "Nous faisons une action entre nous, sans écrire de note à ce propos dans les bulletins, sans déranger, sans faire grève. Nous sommes rassemblés et nous montrons que nous travaillons, même après nos heures de classe. Nous avons trouvé une action qui ne nuit à personne mais qui marque les consciences."  
 

Hausse de 10 % du temps de travail sans compensation

Cette veillée de correction s’inscrit dans un mouvement de mobilisation plus large au sein de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les enseignants dénoncent les mesures récemment annoncées par les autorités, et plus particulièrement la réforme du temps de travail dans le secondaire supérieur. Concrètement, le nombre de périodes de cours hebdomadaires passerait de 20 à 22. Une augmentation de 10 % du temps de travail, sans compensation salariale. Une décision que les enseignants jugent injuste et insuffisamment justifiée. "Les gens disent que les profs refusent de travailler ou qu'ils vont devoir travailler deux heures en plus. C'est hyper réducteur puisqu'il y a tout le travail supplémentaire!", déclare Antoine Caby, professeur de religion et délégué SETCa-SEL. "Par exemple, je suis prof de religion. Deux heures en plus, c'est une classe en plus. Mais, c'est également tout ce qui l'accompagne : un séjour avec la classe, les corrections pour la classe, etc. Parler de deux heures est, par conséquent, super réducteur."
 
Pour Laurence hardy, professeure de mathématiques et de physique, les chiffres avancés par la ministre Glatigny (MR) sont erronés. "En me penchant sur le sujet, je suis allé voir les chiffres souvent cités, par exemple par la ministre. On nous dit que nous travaillons 30% de moins que la moyenne OCDE (NDLR : Organisation de coopération et de développement économiques). En réalité, c'est faux. Ce chiffre est inexact, j'ai pu le démontrer. Au-delà de cet aspect, je ne vois pas comment nous pourrions travailler 10% de plus sans dégrader la qualité de notre travail."
 

Des emplois menacés

Au-delà de la charge de travail, la réforme suscite aussi de vives inquiétudes en matière d’emploi. Si les titulaires nommés prestent davantage d’heures, certaines périodes risquent de disparaître pour les temporaires ou les enseignants récemment engagés. Au Collège Saint-Guibert, des suppressions de postes sont déjà redoutées dès la prochaine rentrée scolaire. "Ma collègue et moi sommes directement touchées par ces mesures", exprime Sandrine Vandenbempt, professeure de sciences. "Si les réformes passent et que les plus anciens décident de faire deux heures en plus, c'est chez nous qu'elles seront retirées. Notre horaire s'en retrouvera amoindri. Ici, au Collège, je pense qu'il y a sept professeurs qui risquent de perdre leur emploi en septembre prochain."
 
La veillée s’est poursuivie une partie de la nuit. Pour les enseignants mobilisés, cette action symbolique dépasse largement le simple calcul des heures de cours. Elle interroge la qualité de l’enseignement, l’attractivité du métier et, plus largement, l’avenir même de la profession.

Recommandations

Image
Deux castors dérangent Ernage dans sa lutte contre les inondations

Deux castors dérangent Ernage dans sa lutte contre les inondations

À Ernage, un couple de castors s'est installé, cet été. Dans ce village, sévèrement touché par de multiples inondations, leur présence inquiète. Les deux rongeurs mettent la lutte contre les inondations à mal. Le DNF octroie une dérogation à la Ville.
Image
CPAS : la marche à suivre pour les personnes exclues du chômage au 1er janvier 2026

CPAS : la marche à suivre pour les personnes exclues du chômage au 1er janvier 2026

Dès le 1ᵉʳ janvier 2026, près de 25 000 chômeurs de longue durée perdront leurs allocations en Belgique. Les CPAS devront en assumer le coût. Quelles démarches entreprendre pour demander une aide ? On fait le point.
Image
Un anniversaire et un marché de Noël pour l'IFAPME de Perwez

Un anniversaire et un marché de Noël pour l'IFAPME de Perwez

Pour ses dix ans, le centre IFAPME de Perwez a organisé son marché de Noël. Une véritable vitrine, pour les anciens apprenants venus montrer leur savoir-faire et leur réussite.
Image
Changer de modèle agricole : comment limiter les risques

Changer de modèle agricole : comment limiter les risques

Passer d'une agriculture conventionnelle à une agriculture plus respectueuse des sols, cela ne s'improvise pas. Regenacterre soutient ceux qui craignent de franchir le pas, par peur des conséquences économiques sur leur exploitation.
Image
Homejacking à Gembloux : ils lui tirent une balle dans le genou et repartent avec 15.000 euros

Homejacking à Gembloux : ils lui tirent une balle dans le genou et repartent avec 15.000 euros

Un Gembloutois a été victime d'un homejacking, ce lundi soir. Les malfrats lui ont tiré dessus, avant de repartir avec une somme importante en liquide.
Image
La vannerie, un art ancestral remis au goût du jour

La vannerie, un art ancestral remis au goût du jour

L'osier est une plante qui se plaît sous nos latitudes. Pourquoi, dès lors, ne pas l'exploiter pour remettre au goût du jour l'art de la vannerie ? Un atelier de Noël était organisé dans les jardins d'Ekikrok, à Bossière.
Image
"Trésors du patrimoine mondial en Wallonie" : un ouvrage du photographe gembloutois Vincent Rocher

"Trésors du patrimoine mondial en Wallonie" : un ouvrage du photographe gembloutois Vincent Rocher

« Trésors du patrimoine mondial en Wallonie », tels est l’ouvrage du photographe gembloutois Vincent Rocher, réalisé avec l’Agence wallonne du Patrimoine. En parcourant notre région, il a notamment immortalisé le beffroi gembloutois, classé UNESCO.
Image
Commerces et logements tremplins : la renaissance de la gare de Perwez

Commerces et logements tremplins : la renaissance de la gare de Perwez

L'ancienne gare de Perwez est opérationnelle. Les nouveaux occupants vont pouvoir prendre possession des lieux : un rez-de-chaussée découpé en espaces commerciaux et un étage comprenant six logements tremplins.
Image
Sacha Van der Cuylen, de Gembloux, aux Worldskills 2026 à Shanghai

Sacha Van der Cuylen, de Gembloux, aux Worldskills 2026 à Shanghai

Worldskills Belgium a dévoilé sa sélection pour le Mondial des métiers qui aura lieu en 2026 à Shangai. Parmi les 12 sélectionnés, un Gembloutois : Sacha Van der Cuylen.
Image
Perwez : deux soirées spectacles pour les élèves de l'école Jean-Paul II

Perwez : deux soirées spectacles pour les élèves de l'école Jean-Paul II

Les élèves de primaire de l'école Jean-Paul II de Perwez voient les choses en grand, cette année : ils proposent un conte de Noël et la comédie musicale "Le Soldat rose" pour clore l'année en beauté.
Image
Un mort et un blessé grave sur le chantier du Foyer communal de Gembloux

Un mort et un blessé grave sur le chantier du Foyer communal de Gembloux

Un ouvrier a perdu la vie et un autre a été gravement blessé, ce matin, sur le chantier du futur Foyer communal de Gembloux.
Image
Quel sapin choisir pour Noël et comment le garder longtemps? Les conseils d'un pépiniériste de Walhain

Quel sapin choisir pour Noël et comment le garder longtemps? Les conseils d'un pépiniériste de Walhain

Selon une étude de l'Apaq-W réalisée en janvier 2024, 67,5% des Belges mettent un sapin chez eux, en fin d'année. Parmi eux, seuls 19% optent pour le sapin naturel. Reportage dans une pépinière de Walhain, à la recherche du sapin de Noël parfait.
Image
Une série Netflix tournée à Gembloux et Sombreffe

Une série Netflix tournée à Gembloux et Sombreffe

Des perturbations de circulation sont à prévoir sur la N4 à hauteur d'Ernage, ce mardi soir. La raison? Un tournage d'une série produite par Netflix.
Image
Gembloux reçoit un subside wallon de 900.000 euros pour acquérir le site "Sucrerie et bureaux"

Gembloux reçoit un subside wallon de 900.000 euros pour acquérir le site "Sucrerie et bureaux"

Le ministre wallon du Territoire, François Desquesnes, vient d'octroyer un subside de 900.000€ à la Ville de Gembloux pour l'acquisition du site "Sucrerie et bureaux", soit le bâtiment Crelan. Une nouvelle étape franchie pour la réhabilitation du site.
Image
À Perwez, le M’artChé de Noël crée un espace où l’art devient accessible à tous

À Perwez, le M’artChé de Noël crée un espace où l’art devient accessible à tous

Ce week-end, la salle du Perwex accueillait le M'art'CHÉ de NOËL : un espace chaleureux et inclusif, où toutes les oeuvres sont vendues à des prix accessibles. De quoi permettre à tout un chacun de faire des cadeaux en mettant l'art sous le sapin.