Ce mardi, le CNCD-11.11.11 organisait une action de mobilisation au Domaine des possibles de Chastre. Le but : dénoncer l'accord de libre échange entre l'UE et les pays du Mercosur en Amérique du Sud. Une action symbolique en soutien aux agriculteurs.
"Stop EU-Mercosur !" C’est par ces mots que le CNCD 11.11.11 relance en ce mois de juin une nouvelle action contre l'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay, ndlr.) en Amérique latine. Une action symbolique, filmée au drone, menée simultanément à plusieurs endroits en Belgique, comme ici à Chastre, dans le Domaine des Possibles.
"Pourquoi dénonce-t-on cet accord ? C’est parce qu’il va créer quelques grands gagnants, à savoir les grandes firmes transnationales en Europe et les géants de l’agroalimentaire en Amérique du Sud. Mais il va en contrepartie créer énormément de perdants", explique Marie Reida, chargée de campagne pour le CNCD-11.11.11 en Brabant wallon. "C’est vraiment là-dessus qu’on veut insister."
Des normes sanitaires différentes
Ces perdants, en Europe, ce sont d’abord nos agriculteurs, notamment les producteurs de betteraves. Ils sont inquiets de voir importer sur notre territoire de la canne à sucre du Brésil, cultivée au moyen de produits chimiques phytosanitaires.
"Le Brésil va pouvoir acheminer vers l’Europe du sucre sans droits de douane. Mais le problème, c’est que les règles de production de la canne à sucre ne sont pas les mêmes chez eux", souligne Vincent Demanet, président des betteraviers de Belgique livrant la raffinerie tirlemontoise. "Il y a par exemple encore plus de vingt matières actives interdites en Europe depuis dix ans, mais qui sont encore utilisées au Brésil aujourd’hui dans la canne à sucre."
L’appel à une consommation locale
Si cette action du CNCD dénonce l'accord UE-Mercosur, elle est aussi là pour mettre en avant des solutions de lutte. Parmi elles: le retour à une consommation responsable, directement auprès des petits producteurs.
"Pour boycotter l’accord, j’invite tous les consommateurs à retourner vers une alimentation locale. Si tout le monde retourne vers les fermes et achète local, l’accord tombera de lui-même", espère Régis Colin, agriculteur à la Ferme du Champ des Noces à Chastre.
Mais pour maintenir une pression face à cet accord du Mercosur, le CNCD espère également continuer à faire grandir la mobilisation citoyenne. "C’est important, avant l’été et les vacances, de rappeler qu’on est présent et mobilisé. On doit envoyer un message fort à nos politiques pour qu’ils se souviennent de la position de la société civile et du monde agricole sur cet accord", affirme avec poigne Marie Reida.
La prochaine grande mobilisation contre le Mercosur est prévue au mois de septembre à Bruxelles, "où nous descendrons dans la rue pour faire entendre notre voix". Car c’est à la rentrée que le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen devront ratifier officiellement l’accord avec ses partenaires sud-américains.
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