Depuis deux ans, le projet Objectif Emploi Gembloux fleurit sur le territoire communal. Mis sur pied par la plateforme Smart, il a déjà abouti à la création de 14 jobs sur mesure pour des personnes en situation de chômage de longue durée.
François Delonville est un Gembloutois de 34 ans. Au chômage depuis plus de deux ans, il est aujourd’hui à nouveau actif sur le marché de l’emploi en tant qu’assistant administratif et logistique. Cette reconversion, il la doit à l’accompagnement d’Objectif Emploi Gembloux, une structure qui lui permet de travailler avec plusieurs acteurs locaux, notamment l’espace de coworking « The Cog ».
« Je travaille parfois pour certains clients de The Cog, parfois pour The Cog lui-même, notamment la bibliothèque. Là, par exemple, je suis en train de digitaliser tous les livres papier de l’espace », confie François. « Et sinon, je travaille aussi parfois chez un marchand de vélos près de la gare, chez un coutelier de la Grand-Rue et chez un caviste qui veut référencer toutes ses bouteilles. C’est assez varié comme boulot. »
Les envies de l’employé, les besoins de l’employeur
Point commun à ces emplois que François et d’autres travailleurs réinsérés effectuent chaque semaine : ils correspondent à leurs envies, mais aussi aux besoins des acteurs locaux. « Ce qui revient beaucoup à Gembloux, c’est le besoin de recréer du lien social et de lutter contre la solitude des personnes. Il y a aussi les besoins liés à la jeunesse, notamment l’accueil des jeunes sur le temps de midi, dans un lieu qui leur appartient, et l’organisation d’activités », détaille Hélène Fifechet, engagée par la plateforme Smart pour coordonner le projet Objectif Emploi Gembloux. « Et nous avons identifié des besoins en aide auprès des petits commerçants, pour tout ce qui concerne l’administratif et la communication. »
L’objectif est donc de créer un « gagnant-gagnant » entre employeurs et demandeurs d’emploi, tout en veillant à ce que la personne réinsérée puisse reprendre ses marques progressivement. « On ne cherche pas la rentabilité dès le premier jour », précise Hélène Fifechet. « On propose souvent une reprise à mi-temps, avant d’augmenter le temps de travail au fur et à mesure, pour que la reconnexion avec le monde du travail soit plus douce. »
C’est le cas de François qui, malgré sa proactivité, a débuté à temps partiel. « Administrativement, j’étais plutôt pressé de recommencer à temps plein pour ne pas chipoter avec le chômage », explique-t-il. Mais avec le recul : « C’est vrai que ce n’était pas mal d’avoir un démarrage en douceur », sourit-il.
Un projet et des emplois voués à disparaître ?
Au total, 14 personnes ont déjà retrouvé une activité grâce à Objectif Emploi Gembloux. Et ce chiffre pourrait monter à 20 d’ici la fin de l’année. Des résultats encourageants, mais dans un contexte budgétaire compliqué. Faute de renouvellement des subventions de la Région wallonne et du Fonds social européen qui financent le projet, Objectif Emploi Gembloux pourrait être menacé après 2026. Des solutions de reprise sont donc aujourd’hui mises sur la table.
« Avec le ministre Coppieters et l’économie sociale, ils réfléchissent peut-être à pérenniser notre mission via le dispositif IDESS de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui pourrait être revu et inclure les nouvelles filières créées à Gembloux », explique Sophie Linsmeau, également coordinatrice chez Objectif Emploi Gembloux. « Cela nous permettrait d’avoir un financement, pour que tous les emplois créés puissent continuer après 2026. »
Dans les prochains mois, les autorités communales devraient également se montrer attentives à la pérennisation d’Objectif Emploi Gembloux, conscientes de la plus-value sociale de ce projet de réinsertion sur son territoire.
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