Le ministre wallon de la Santé, Yves Coppieters, s'est rendu dans les entrepôts de Medista, à Gembloux, ce mercredi. On y stocke des équipements de protection individuelle pour toute la Wallonie. De quoi réagir rapidement en cas de nouvelle épidémie.
En 2020, au début de la crise sanitaire, les Belges fabriquaient des masques à la maison pour combler la pénurie, face à l'épidémie de Covid-19. Une situation que ne veut surtout pas à nouveau connaître la Wallonie. Cinq ans plus tard, la Wallonie adopte une stratégie d'anticipation. De façon, aussi, à ne plus dépendre des autres entités pour gérer une pandémie.
Pour Yves Coppieters, ministre wallon de la Santé (Les Engagés), la Wallonie est prête, grâce à ce nouvel entrepôt niché au cœur de la "Pharma Valley" qu'est le parc Crealys des Isnes. "Pendant la crise, on dépendait du stock fédéral (ndlr : des EPI, équipements de protection individuelle comme les masques, gants et blouses). Maintenant, on dispose d'un stock complet pour trois mois, à Gembloux", se réjouit-il, ajoutant également qu'il a été demandé aux institutions dépendant de l'AViQ (Agence wallonne pour une Vie de Qualité) d'avoir leur propre stock de trois mois. "On a maintenant un recul potentiellement de 4-5, voire 6 mois pour l'ensemble des structures wallonnes."
Au cœur de la "Pharma Valley"
C'est Medista qui a remporté un marché public européen lancé par la Région wallonne pour gérer le stockage et la livraison de ces équipements de protection individuelle pour l'AViQ, jusqu'en 2027. La PME belge, autrefois basée à Zaventem, a décidé de s'installer à Gembloux. Et ainsi, de travailler avec un partenaire logistique : AJiMEX, branche de la société Yusen Logistics.
Concrètement, cet entrepôt abrite un stock d'EPI capable d'alimenter les professionnels de santé qui dépendent de l'AViQ pendant trois mois. En chiffres : 12,3 millions de masques chirurgicaux avec une capacité de fabrication et de livraison de 4 millions sous 20 jours; 1,2 million de masques FFP2; 11,4 millions de gants; 275.000 blouses de protection lavables et jetables; ainsi que 500.000 seringues et aiguilles à injections.
En moins de 24 heures, l'ensemble des points de distribution pourra être livré. Et ce, grâce au système automatisé dont bénéficie le bâtiment. "150 palettes peuvent sortir en une heure, c'est l'équivalent de 5 semi-remorques", note Olivier Mommaerts, responsable du transport pharma et soins de santé pour AJiMEX en Benelux.
"Pendant la première crise Covid, on était dans l'expectative. On a dû faire avec les moyens du bord. Si demain un Covid ou autre chose se déclarait, nous sommes prêts. Dans les 24 heures, on pourra acheminer vers nos institutions, et vers des institutions qui dépendent du SPW, des protections. Ici, à Gembloux, on va être plus proches de nos 600 maisons de repos, de nos 300 institutions pour personnes handicapées. C'est important", insiste Lara Kotlar, porte-parole de l'AViQ.
Attention à la température
Dans cette solution de stockage dernier cri, 14.000 palettes peuvent être stockées à température ambiante. Des zones de stockage frigo ou congelées fonctionnent aussi grâce à une éolienne. Vu les marchandises stockées, la température des bâtiments est réglementée. "Ce bâtiment est agréé au niveau de l'agence fédérale des médicaments. Il est en tout temps monitoré et dirigé au niveau de la température. Des équipes de maintenance et de qualité ont des alertes lorsqu'il y a des différences de température, afin de prendre directement les actions nécessaires pour préserver les marchandises", glisse encore Olivier Mommaerts.
Sur quatre ans, la Wallonie a investi un million et demi d'euros dans l'achat d'équipements de protection individuelle, leur entretien, réception et livraison. De quoi voir venir en cas de nouvelle crise sanitaire.
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