
Quatre étudiants de la Haute École Charlemagne de Huy (affiliée à celle de Gembloux), ont mis au point Cornella, un cornet de glace innovant permettant aux personnes intolérantes au lactose de déguster jusqu’à quatre boules de glace sans inconfort.
"Cornella", c'est le nom que Théo Peignon, Gabriela Mosena, Florian Vanhole et Amory Cerfontaine, ont décidé de donner à leur marque de cornets permettant aux intolérants au lactose de déguster jusqu’à quatre boules de glace sans inconfort. À première vue, c'est un simple cornet. Mais Florian Vanhole, étudiant en première année de master en sciences de l’ingénieur en agronomie, comme ses camarades, nous explique ses particularités : « C’est un cornet traditionnel. Sauf qu’on a ajouté une petite subtilité. On l'a fait à partir de drêches de brasserie, donc des co-produits de l’industrie brassicole, qui sont souvent non utilisés. Nous avons décidé de les récupérer, de les sécher et de les broyer, afin d’en faire de la farine. Notre cornet est composé de farine et de farine de drêche. Grâce à ça, le cornet est riche en protéines, en fibres et plus faible en calories. »
Mais ce qui rend les glaces digérables pour les intolérants au lactose, c'est un "sirop enrichi en lactase". Cette enzyme va permettre de dégrader le lactose contenu dans la glace. La personne qui est intolérante au lactose, lorsqu'elle va consommer cette substance, va pouvoir dégrader ce lactose" et donc le digérer.
L'idée du produit vient d'une expérience personnelle. « Ce projet est né parce que l’un de nos membres (Amory Cerfontaine) était intolérant au lactose quand il était plus jeune. Il nous expliquait cette frustration qu’il avait. De là est née l’idée de résoudre ce problème en apportant directement une solution", explique Florian.
Tout a été réalisé par leurs soins
Derrière Cornella, il y a des mois de travail, de tests et d’ajustements. « On a fait un test enzymatique pour savoir si l’enzyme (la lactase) était toujours viable. On a fait aussi des tests sur des personnes intolérantes au lactose, où on leur a donné notre produit et des glaces avec du lactose pour voir si elles avaient des soucis digestifs. Sur les 10 personnes testées, aucune n’avait de troubles digestifs », affirme Gabriela Mosena.
Tout a été réalisé par leurs soins, jusqu’à leur entreprise « Lactozen » et le packaging. « Pour l’instant, c’est un prototype. La boîte finale sera aussi en carton. On veut que ce soit biodégradable, avec de l’encre à l’eau pour que ce soit le plus éco-responsable possible. On compte faire à l’intérieur des séparations, pour tenir les cônes en place et éviter les chocs lors du transport. Pour le logo, on voulait un cornet assez sympathique, un cornet agréable à regarder, avec des couleurs sympas, joyeuses, qui rappellent un peu la glace. »
Le projet a largement été récompensé. Florian Vanhole nous montre les trophées reçus : « C’est le trophée d’Ecotrophélia, qui est un concours basé sur l’innovation alimentaire. C’est vraiment uniquement des produits alimentaires qui étaient mis à l’honneur. Nous avons eu l’honneur de participer et de gagner. Cette affiche, c’est notre magnifique trophée que nous avons remporté lors du concours YEP (Young Enterprise Project). C’est un projet que nous avons réalisé dans le cadre scolaire et nous avons eu l’agréable surprise de remporter le prix. »
Derrière la marque, un vrai travail d’équipe
Aurélie Frankinet est enseignante en langue et communication et a soutenu les étudiants, dans chaque étape, de la conception jusqu'aux concours. « Je m’occupe avec eux de tout ce qui est démarches marketing, stratégies de communication, réseaux sociaux, etc. On est vraiment dans une posture en tant qu’enseignant d’accompagnateur, de coach et on va plus loin que cet aspect pédagogique. Moi par exemple, dans le cadre de mon cours, on a un programme qui est là qui est établi et parfois, ils ont besoin de beaucoup plus d’heures, pour un aspect de leur projet. Donc on décale, on fait ce qu’on peut pour les aider, on les force à sortir de leur zone de confort. »
À l'avenir, les quatre étudiants aimeraient pouvoir remporter d'autres concours et lancer la marque d’ici 2026-2027. "On compte donner 5 % de nos bénéfices pour le FIAN, une ASBL belge, qui aide à nourrir au mieux les populations", affirme Gabriella. Le public cible : les personnes intolérantes au lactose, même si les cornets sont quand même consommables par ceux qui ne le sont pas. L'export à l'étranger est aussi envisagé, notamment vers l’Asie, où l’intolérance au lactose touche 60 % de la population.
Marie Quiblier
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