En 5 ans, 2700 places pour enfants ont disparues dans les crèches privées, selon l'ASBL Impactoo. Pour venir en aide à ces structures, l'organisme propose aux communes d'intervenir financièrement. Un soutien que Walhain accepte aujourd'hui de fournir.
Des directrices incapables de se verser un salaire. Des institutions contraintes de mettre la clé sous la porte, faute de moyens. La situation des crèches privées est aujourd’hui préoccupante en Fédération Wallonie-Bruxelles. Leur modèle économique est fragile, car il repose exclusivement sur les épaules des utilisateurs de ces crèches.
"Les crèches non subventionnées dépendent exclusivement des parents pour fonctionner. Ils doivent payer entre 650 € et 1 000 € par mois pour y inscrire leurs enfants. C’est énormément d’argent pour les familles. Mais pour les crèches, qui doivent payer les puéricultrices, le local, les charges et la nourriture, c’est trop peu", explique Daniel Verougstraete, cofondateur d’Impactoo.
"1500€ par enfant et par an"
En moyenne, le coût minimum pour accueillir un enfant dans une crèche privée atteint 14 500 € par an. Mais les moyens disponibles tournent généralement autour de 10 000 € par enfant. Pour combler ce déficit de 4 500 €, l’ASBL Impactoo propose aux communes d’intervenir financièrement. Une proposition à laquelle Walhain répond aujourd’hui favorablement.
"Grâce à ce nouveau règlement que nous a soumis Impactoo, et que nous avons ratifié au Conseil communal, nous allons pouvoir soutenir les milieux d’accueil non subventionnés à hauteur de 1 500 € par an et par enfant", annonce Isabelle Van Bavel, échevine en charge de la petite enfance à Walhain. "Ce n’est pas négligeable. Le but est de contribuer à la viabilité de ces services d’accueil, qui, actuellement, disparaissent les uns après les autres."
Cette aide de 1 500 € par place et par an fait sens à Walhain. La commune envisage en effet d’ouvrir prochainement une crèche privée sur son territoire, du côté de la place du Bia Bouquet. "Nous avons réaménagé un lieu sur cette place pour accueillir temporairement les enfants de la crèche communale, dont les bâtiments sont actuellement en travaux pour être agrandis. Puisque tout est déjà prêt, nous aimerions ensuite y installer une crèche non subventionnée de 14 places", précise Isabelle Van Bavel.
Un appel à la Fédération Wallonie-Bruxelles
Avec les communes de Brugelette, en Hainaut, et Habay-la-Neuve, dans le Luxembourg, Walhain est la troisième commune à offrir un soutien financier aux crèches privées. En parallèle, l’ASBL Impactoo aimerait que la Fédération Wallonie-Bruxelles double son subside actuel de 1 500 € par place et par an, pour atteindre 3 000 €. "C’est en discussion. Une task force a été mise en place à ce sujet à la Fédération, et nous y serons invités à la mi-juin pour présenter notre modèle", confie Philippe Van Ophem, second fondateur d’Impactoo. "Nous espérons que nos propositions pourront être intégrées dans le prochain contrat de gestion entre le cabinet et l’ONE."
Ce double soutien, communal et communautaire, semble aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Si rien n’est fait, Impactoo estime que 8 000 places supplémentaires dans les crèches privées pourraient disparaître dans les deux prochaines années.
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