Le rond-point des 3 Clés a été le théâtre d'une action symbolique, ce dimanche. Durant 206 secondes, le trafic a été bloqué pour rendre hommage aux 206 tués sur les routes wallonnes, l'an dernier. Les proches des victimes se sont joints à l'action.
Alan Moreau, le père d'Olivier tué il y a vingt ans à Gembloux par un conducteur ivre, a donné le coup d'envoi de cette action symbolique. Posté au milieu du rond-point des 3 Clés, le Gembloutois a sonné la cloche pour égrener 206 secondes. 206, c'est le nombre de morts recensés l'an dernier sur les routes wallonnes. Durant ce laps de temps, la circulation a été mise à l'arrêt. Les conducteurs ont reçu un tract et un sablier.
Cette action, menée conjointement en Flandre et à Bruxelles, visait à mettre en lumière les victimes des accidents de la route, mais aussi leurs proches. Beaucoup souffrent encore en silence. Une enquête de l'institut Vias montre ainsi que 9 proches sur 10 ressentent des symptômes de stress post-traumatique. Dix ans après un accident, 4 victimes sur 10 déclarent présenter des signes de dépression.
Dix-sept ans après la mort de son fils Rémy, fauché en pleine nuit par un conducteur, sur la N29 en rentrant de soirée, Jean-Luc Vielvoye ne décolère pas. Devant le tribunal, les faits étaient prescrits. " Mon fils a été pris par un chauffard ivre qui l'a entraîné sur 800 mètres. Il n'y a pas de deuil possible. On ne sait pas revenir en arrière. La justice et moi, ça fait deux. Je n'y crois plus. "
En cette journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, les témoignages auront permis de mettre en lumière la souffrance, toujours vivace, des proches. L'Association Parents d'enfants victimes de la Route - SAVE les accueille et les soutient. Il y a deux jours, le monde politique s'est engagé, lors des états généraux de la sécurité routière, à diminuer de moitié d'ici 2030 le nombre de morts sur les routes wallonnes.
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