L'asbl Gas N'Roses veut déployer des unités de biométhanisation chez les particuliers. Une manière écologique et utile de recycler ses déchets organiques. À Ernage, Michel Joie fabrique ainsi, depuis deux ans, son propre gaz de cuisson.
Dans le fond de son jardin, Michel Joie se livre à une expérience personnelle depuis deux ans. Inspiré par son travail à Madagascar, l'ingénieur civil a installé un biodigesteur tourné vers le sud. Les déchets du ménage et du jardin sont d'abord broyés, puis déversés avec de l'eau pour créer, au bout de plusieurs semaines de digestion par les bactéries, un mélange gazeux... quand les conditions de chaleur sont remplies. " Je commence par faire du gaz en mars jusqu'en novembre, explique l'Ernageois. Ça couvre la moitié de nos besoins en cuisson pour notre ménage de deux personnes. "
Le mélange de méthane (60%) et de dioxyde de carbone (40%) est stocké dans des gros sacs transportables d'un mètre cube. Ils permettent d'alimenter la cuisinière en gaz pauvre. " Nos déchets parviennent à produire 50% de nos besoins en cuisson ", annonce Michel, très fier d'être un pionnier en matière de biométhanisation à domicile. Comme rien ne se perd, l'unité produit aussi un digestat qui peut servir de fertilisant pour le jardin.
C'est pour étendre ce réseau de petites unités de biométhanisation que l'asbl "Gas N'Roses" a été créée. Les raisons sont essentiellement écologiques, explique Vincianne Gilard, co-fondatrice : " Les déchets organiques, à l'heure actuelle, parcourent parfois des centaines de kilomètres jusqu'à leur lieu de traitement. L'idée est donc de les valoriser localement et d'avoir sa propre énergie renouvelable. "
Écologie, autonomie et économie, donc, en ces temps difficiles pour les consommateurs de gaz. La Wallonie s'est montrée assez intéressée par l'initiative pour en faire un projet pilote. " Il va nous permettre de lever les freins administratifs et réglementaires par rapport au développement de ce projet ", complète la Walhinoise. "Gas N'Roses" avance donc plein pot, consciente de son rôle de pionnière en matière d'économie circulaire.
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