La cave de la Maison du Bailli accueille jusqu’au 30 octobre deux expositions consacrées aux brassages des populations durant la première guerre mondiale. L’une d’elle a été réalisée par la Province de Namur à l’occasion du centenaire des déportations d’ouvriers. L’autre s’intéresse aux déportés du Canton de Gembloux en 1916. Elle est l’œuvre de l’ASBL Samaravia de Sombreffe et du Cercle royal « Art et Histoire » de Gembloux.
Benoit Poncelet, il était étudiant à l’Institut agronomique de Gembloux. Il ne s’est jamais remis de cet épisode. La maladie. Typhus d’abord. Tuberculose après. Et, une espèce de non reconnaissance de la déportation, sans doute. Précocement usé, il devient cordonnier en lieu et place de l’avenir qui devait être le sien. Le temps d’un mariage, le temps d’un enfant… il est mort jeune et quand je vois ses photos il a l’air d’un vieillard. C’est mon arrière-grand-père. Parfois, je me dis qu’il a tenu bon dans un enfer et que sa courte vie a tout de même permis que je sois là. Alors, mon esprit vagabonde jusqu’à ces hommes qui vivent encore l’enfer quelque part ailleurs et qui, parfois, cherchent refuge jusque chez nous. Et puis, il y a tout ceux qui ne parviendront pas à échapper de l’enfer, des enfants, aussi, parfois… Je ne peux pas faire autrement que de mêler les destins de ces gens à celui du « mien » de parent que je n’ai pas connu, forcément, mais que j’aime énormément d’avoir su tant résister. Merci à toi Benoit Poncelet! Merci à ces gens du cercle d’histoire qui me permettent de retrouver ta photo, tes papiers d’identité délivrés par l’Allemagne après ton rapatriement. Comme la photo montre un beau-jeune homme! Pourtant… Fanny, la petite-fille de ta petite Irma.