Le coronavirus a fait 5 morts en 24 heures dans les maisons de repos et de soins (MRS) de la Ville de Gembloux. A Saint-Joseph (Grand-Leez) et à La Charmille, le COVID-19 se répand parmi les résidents et le personnel. La nuit de mercredi à jeudi fut la plus éprouvante : cinq personnes âgées sont décédées, ce qui porte à neuf le nombre de décès dans les deux homes gembloutois depuis le début de la pandémie. « La situation devient extrêmement urgente, explique dans les colonnes de L’Avenir le bourgmestre Benoît Dispa. Le virus touche tout le monde à des degrés différents. Leur état de santé se dégrade parfois en quelques heures à peine. » Au terme de cette intense semaine de travail, la présidente du CPAS est effondrée. La liste de l’AVIQ a été arrêtée au 31 mars, alors que les dix cas positifs ouvrant théoriquement l’accès aux tests généralisés ont été officiellement révélés, à Gembloux, le 1er avril. Les tests tardent à venir. "Chaque jour, nous transmettons nos données à l’AVIQ et au gouverneur de la province, mais nous n’avons pas encore de retour. Pas de réponse à nos sollicitations. J’ai appris aujourd’hui que le gouverneur et l’AVIQ allaient croiser leurs données. Mais ce soir, je n’ai pas de réponse concernant les tests", nous souffle Isabelle Groessens. Vu le nombre important de personnes testées positivement, la Ville estime avoir le droit d’évaluer l’état de santé de tout le monde. Ce vendredi après-midi, l’Agence Wallonne pour une Vie de Qualité a inclus les homes gembloutois dans sa liste de clusters prioritaires. Le médecin de la Ville, qui collabore avec les MRS, se base sur les symptômes habituels pour trier les résidents. Les infirmières malades sont remplacées, mais les directions cherchent du renfort. Dehors, c’est le règne de la débrouille : des Gembloutois cousent des masques, s’organisent pour obtenir des gants, des tenues sanitaires. "Ils sont admirables" , souligne Isabelle Groessens. Comme dans les hôpitaux, une unité Covid a été mise en place dans les maisons de repos gembloutoises. Des zones dédiées aux personnes atteintes. Le personnel affecté à ces espaces n’a aucun contact avec les autres, mais les répercussions sur les résidents sont importantes. Trancher dans leurs habitudes a un coût. Les regards filent, le syndrome du glissement se fait sentir. "Mon espoir, c’est que toutes les personnes se portent mieux", termine la présidente du CPAS. Qui se tient informée quotidiennement de l’état de la situation.